Comment le Brésil défend sa souveraineté sur le poumon vert de la planète ?
Diplo.Web
Par , le 24 octobre 2014
Géopolitique du Brésil. L’Amazonie brésilienne se trouve plus que jamais au centre des préoccupations de cette immense nation en plein développement. Ce serait une grave erreur de sous-estimer combien et comment les Brésiliens sont attachés à leur souveraineté sur le poumon vert de la planète.
Cet article attire l’attention sur les représentations de l’Amazonie au Brésil. Il aborde successivement la question militaire durant la Présidentielle ; la place de l’Amazonie dans la pensée stratégique brésilienne ; les menaces extérieures pesant sur l’Amazonie : la crainte de l’ « internationalisation » ; les forces en présence sur le terrain en 2014 ; et les perspectives autour de la défense de l’Amazonie.
La question militaire durant la Présidentielle
APRES le premier tour des Présidentielles, la candidate Marina Silva, arrivée en troisième position, s’est ralliée à Aecio Neves contre Dilma Rousseff, compromettant peut être la réélection de la présidente sortante qui voit le nombre de ses opposants augmenter.
A quelques jours du scrutin, les sondages donnent les deux finalistes à égalité presque parfaite. Dans ce contexte, nombreux sont les membres des forces armées brésiliennes (FAB) qui ne seraient pas mécontents de voir la défaite de Rousseff au soir du 26 octobre 2014.
En effet, les membres des forces armées brésiliennes sont particulièrement remontés contre le gouvernement de Dilma Rousseff et n’ont pas hésité à faire part de leur mécontentement sur la place publique.
A cela deux raisons principales : l’instauration de la « Commission Nationale de la Vérité » et les crédits alloués à la Défense (seulement 1,5% du PIB pour 2014 alors qu’il y a 5 ans ils s’élevaient à 1,6% et que la moyenne mondiale est de 2,6%). Les budgets couvriraient de moins en moins les besoins réels. Modérons tout de même la diminution des crédits alloués : en 1991 les dépenses militaires ne représentaient que 0,4% du PIB !
La « Commission de la Vérité », lancée en novembre 2011, a pour but de faire toute la lumière sur les violations des droits de l’homme et la répression politique perpétrés par des agents de l’Etat entre 1946 et 1988 (la dictature militaire n’a duré que de 1964 à 1985).
La Commission ne compte aucun militaire parmi ses 7 membres, ce qui est un motif supplémentaire d’exaspération pour les forces armées. Le général Maynard Marques de Santa Rosa avait même oser l’appeler la « Commission de la calomnie » avant d’ajouter que « confier à des fanatiques la recherche de la vérité reviendrait à livrer le poulailler aux renards » !
En 2010, le Président Lula l’avait démit de ses fonctions après ses déclarations tonitruantes.
Sans parler du fait que la Présidente Rousseff ne cache pas qu’elle aimerait révoquer la Loi d’Amnistie du 28 février 1979, ce qui est considéré comme une provocation supplémentaire. On ne peut donc pas dire que les forces armées brésiliennes portent le PT (Parti des Travailleurs) en très haute estime.
Le général de réserve Rocha Paiva déclarait ainsi récemment qu’il était « radicalement contre le PT ». Rappelons également que les salaires restent assez faibles au sein des FAB (un soldat de 2e classe ne perçoit que l’équivalent de 365 Euros par mois, un colonel 2670 Euros).
Au sein des forces armées brésiliennes, on espérait d’ailleurs qu’un ancien militaire serait candidat à la Présidentielle. Tous les regards se tournaient vers le général de réserve Augusto Heleno Ribeiro Pereira, l’ancien commandant de la MINUSTAH à Haïti, puis chef du Commandement militaire d’Amazonie comprenant la 12e région militaire dont le siège se trouve à Manaus.
C’est le haut gradé qui critiquait ouvertement la gestion du dossier des peuples indigènes du président Lula, la qualifiant de « lamentable, pour ne pas dire chaotique ». Au mois de mars 2014, Ribeiro Pereira annonça que malgré le large soutien dont il disposait apparemment, il se refusait à se lancer dans l’aventure politique.
La place de l’Amazonie dans la pensée stratégique brésilienne
Les forces armées brésiliennes (FAB) comptent actuellement 328 000 militaires d’active et constituent la plus importante armée d’Amérique du Sud.
La « stratégie nationale de défense » (SND) officialisée par décret officiel le 18 décembre 2008 a précisé les objectifs des forces armées brésiliennes résumés en 23 « lignes directrices ». Le Livre blanc de la Défense nationale de 2012 dresse quant à lui un inventaire complet de la stratégie et de la politique de défense du Brésil.
Traduits en langues étrangères, publics, ces deux documents ont pour but officiel d’éclaircir les positions du pays à l’international et de permettre le renforcement de la coopération avec les pays d’Amérique du Sud liés entre eux par le traité constitutif de l’Union des Nations sud-américaines (lancé en mai 2008) dans lequel le Brésil joue un rôle moteur.
Dans le grand renouveau de la pensée stratégique brésilienne l’Amazonie est devenue une priorité absolue. Historiquement, les forces armées étaient concentrées dans le Sud et le Sud-Est, surtout autour de Rio de Janeiro. La marine, par exemple, y centralise 71% de ses effectifs. L’énorme région « Nord » qui couvre 45% du pays, n’accueillait encore en 2012 que 13% des forces de l’armée de terre.
La stratégie nationale de défense défini clairement d’où peuvent provenir les menaces actuelles : de l’Ouest, du Nord et de l’Océan et non pas du Sud. Un changement de mentalité radical doit s’opérer et c’est toute la difficulté : il n’est pas sûr que les militaires apprécient tous de devoir servir sous des climats extrêmement éprouvants pour eux et leurs familles.
La 10e directive de la stratégie nationale de défense porte tout entière sur l’Amazonie : « Le Brésil est vigilant pour tout ce qui touche à la réaffirmation inconditionnelle de sa souveraineté sur l’Amazonie brésilienne.
Par des actions pratiques de développement et de défense, il repoussera toute tentative de tutelle sur ses décisions relatives à la préservation, au développement et à la défense de l’Amazonie. Il ne tolérera pas que des organisations ou des individus servant d’instruments à des intérêts étrangers – politiques ou économiques – cherchent à affaiblir la souveraineté brésilienne.
Celui qui s’occupe de l’Amazonie brésilienne, au service de l’humanité et de soi-même, c’est le Brésil. »
L’Amazonie brésilienne c’est une immense région (7 fois la France) qui s’étend sur 9 états et qui occupe 61% du territoire national, abritant seulement une vingtaine de millions de personnes vivant dans des villes et communautés établies le long des fleuves. Le bassin amazonien contient 1/5e des réserves d’eau douce de la planète.
L’eau potable, la biodiversité de l’Amazonie en font une région stratégique de premier plan. Selon le général Eduardo Villas-Boas qui commande actuellement le Commandement militaire de l’Amazonie, la région « abrite les réponses et les solutions aux grands problèmes de l’humanité : eau potable, biodiversité, ressources minérales, elle ne peut pas rester vide et c’est notre grande préoccupation ».
En Amazonie comme dans le reste du pays, les FAB cherchent à renforcer la complémentarité des trois composantes terrestres, navales et aériennes. Dans ce sens, des manœuvres conjointes mobilisant 4 000 hommes ont eu lieu en Amazonie du 10 au 21 octobre 2014.
Simulant une attaque sur l’usine thermoélectrique de Maua dans la banlieue de Manaus, les opérations visaient à l’amélioration de la logistique, « l’intégration des méthodes opérationnelles » dans le cadre de la défense de la souveraineté sur la région.
Menaces extérieures pesant sur l’Amazonie : la crainte de l’ « internationalisation »
Certains observateurs étrangers n’hésitent pas à parler de « paranoïa » quand il s’agit de définir l’attitude méfiante des Brésiliens envers toute ingérence sur l’Amazonie. En 2008 la revue Veja publiait une étude montrant que 82,6% des militaires brésiliens croyaient que l’Amazonie était menacée par une invasion étrangère.
En 2005, un sondage similaire montrait que 75% de la population était du même avis. C’est dire si ce sentiment est profondément ancré.
Le sénateur Fernando Collor, ancien président du Brésil, chef de la Commission des relations extérieures et de la Défense nationale (CRE) ne disait pas autre chose : « Il est vrai qu’il y a un intérêt international, le Brésil éveille les convoitises. La forêt amazonienne éveille les convoitises à cause de sa biodiversité. Nous devons être prêts à défendre toutes les avidités visant nos richesses ».
Non, décidément - vu du Brésil - l’Amazonie n’appartient pas au monde. L’ouvrage intitulé « Máfia verde : o ambientalismo a serviço do Governo Mundial » - la Mafia verte : l’environnement au service du gouvernement mondial, publié sous la direction du Mexicain Lorenzo Carrasco, dénonce les ONG et les écologistes les décrivant comme des « ennemis de la civilisation ».
Ce brûlot a reçu un accueil très favorable au Brésil dans une large part de la population. Il dénonce une action politico-économique téléguidée par une oligarchie anglo-américaine qui se sert des ONG comme WWF, Greenpeace, la Fondation Ford, la Fondation Rockefeller et bien d’autres chargées de mettre en place l’agenda du gouvernement mondial.
Des fonds d’investissements américains achèteraient même des terres en Amazonie au travers de sociétés écrans selon l’ABIN, le service de renseignement national.
Au Brésil on prend très au sérieux toutes les déclarations des responsables étrangers concernés par la situation préoccupante de l’Amazonie : la déforestation, la condition des peuples indigènes, la pollution, la sauvegarde des espèces végétales et animales.
Rappelons que le Brésil est le « champion » du monde en matière de déforestation. Tout cela est considéré comme des manœuvres hypocrites des puissances étrangères (sont souvent cités les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et même la Chine) dans le but d’arracher des pans entiers du pays afin d’exploiter les ressources avérées et supposées de la forêt.
Au Brésil on parle de « discours menaçants », de « convoitise internationale », d’ « ingérences déguisées »...
De nombreux citoyens Brésiliens « bien informés » pourraient citer les déclarations de Madeleine Albright : « quand l’environnement est menacé, il n’y a pas de frontière » ; de l’ex président Gorbatchev : « le Brésil doit déléguer une partie de ses droits sur l’Amazonie aux organismes internationaux » ; du Prix Nobel de la paix Al Gore : « contrairement à ce que les Brésiliens pensent, l’Amazonie ne leur appartient pas, elle appartient à nous tous » ; ou encore de Pascal Lamy, alors commissaire européen, qui affirmait que les forêts tropicales devraient être considérées comme « un bien public mondial » et donc soumises à une gestion collective.
Au Brésil, de telles déclarations ne sont jamais prises à la légère.
Le général de réserve Luiz Eduardo Rocha Paiva déclarait ainsi récemment que les Guyanes constituaient la « tête de pont de l’OTAN » parce que « là se trouvent la France, la Grande Bretagne et les Pays Bas ».
Le Brésil serait donc un pays sans ennemi déclaré mais entouré d’ennemis potentiels.
Quand les officiers stagiaires de l’École de Guerre et moi-même furent accueillis au CIGS (Centre d’Instruction de la guerre de la Jungle) à Manaus le 19 mai 2011, nous eûmes la surprise d’assister à une présentation sans ambiguïté.
Pendant une trentaine de minutes, le Power Point projeté rappela toutes les annonces étrangères semblant menacer la souveraineté du Brésil sur son Amazonie avant de faire un état de la capacité à défendre la région par les Forces armées brésiliennes. Il s’agissait d’un avertissement non déguisé : l’Amazonie est Brésilienne et elle est bien défendue.
Le « guerrier de la jungle » brésilien est redoutable, sans doute le mieux formé du monde en matière de combat en milieu de forêts denses équatoriales, qu’on se le dise !
Dans ce schéma d’ingérence internationale, les peuples indigènes seraient manipulés par des forces extérieures ce qui irait à l’encontre du développement du pays.
Les ONG comme Survival International sont soupçonnées d’être des agents étrangers, les terres indigènes comme autant de territoires de l’Union échappant au progrès, au développement et surtout au contrôle de l’État et des citoyens brésiliens.
Prenons le cas des terres Yanomani, situées de part et d’autre de la frontière entre le Brésil, la Colombie et le Venezuela : elles constitueraient un danger potentiel à la sécurité de l’État et elles ont suscité de nombreuses critiques dans les milieux militaires.
Rappelons que ces réserves (683 territoires délimités en 2012) constituent 13% de la surface du pays, l’Amazonie à elle seule rassemblant 99% des terres indigènes brésiliennes. Selon la loi brésilienne, les terres indigènes sont considérées comme « patrimoine inaliénable » de l’Union cédées aux Indiens pour leur utilisation et leur usufruit.
Concrètement, il ne s’agit pas d’une propriété privée ni d’une perte de souveraineté locale comme cela avait été avancé par certains militaires. Les FAB peuvent d’ailleurs à tout moment pénétrer sur les terres indigènes ou y installer des infrastructures.
En attendant, les pressions augmentent sur ces territoires disputés, et selon le Conseil missionnaire indigène, 513 Indigènes auraient été assassinés ces 10 dernières années. Entre 2011 et 2012, les crimes commis contre ces derniers auraient augmenté de 237%.
En cause, la délimitation des terres, l’expulsion de certains agriculteurs et les tensions qui vont en augmentant année après année, 20% des réserves sont par ailleurs déjà envahies.
Les forces en présence sur le terrain en 2014
La présence militaire a largement augmenté en Amazonie et continuera de prendre de l’ampleur à l’avenir : en 1950 il n’y avait qu’un millier d’hommes dans une région plus vaste que l’Union européenne.
Aujourd’hui, il y en a 27 000 sous les ordres du Commandement militaire d’Amazonie, du 4e district naval et du 7e commandement aérien régional. En 2012, l’immense région ne concentrait encore que 13% des forces de l’armée de terre, 8% de l’armée de l’air et 3,5% de la marine.
Vers 2030, l’état-major prévoit le déploiement d’à peu près 40 000 hommes dans cette zone. Pour garder 17 000 km (plus de deux fois la distance entre Paris et Pékin) de confins extrêmement perméables face à dix pays, chacun des 24 pelotons de frontière compte entre 20 et 80 hommes commandés par un lieutenant.
Il est prévu de créer 28 autres pelotons à l’horizon 2030. Avec des effectifs si maigres par rapport à l’ampleur du défi, les FAB privilégient une stratégie de contrôle de l’espace par une tentative de maîtrise des voies de communications.
La réalité sur place n’est guère réjouissante. La plupart du temps, les armes et les embarcations disponibles ont 30 à 40 ans d’âge. Des reportages réalisés en août 2012 par la chaîne de TV Globo dévoilèrent à la population brésilienne stupéfaite qu’une grande partie des équipements des FAB étaient hors service.
La moitié des hélicoptères, des blindés, des avions de chasse sont hors d’usage et sont cannibalisés pour faire fonctionner le reste. Le général Maynard Marques de Santa Rosa déclara même que le pays ne possédait de munitions que pour moins d’une heure de conflit !
Les nouveaux transports de troupes blindés VBTB Guarani commencent enfin à être livrés, 2000 unités devraient remplacer les transports de troupes actuels totalement dépassés au cours des 20 prochaines années. Il s’agit là du principal poste de modernisation de l’armée avec l’entrée en service de nouveaux fusils d’assaut.
En attendant, pour les pelotons de frontière, le ravitaillement tant attendu arrive le plus souvent par voie aérienne une fois tous les 30 à 45 jours mais pour pallier aux retards qui ne sont pas rares, des soldats ont recours à l’élevage pour améliorer l’ordinaire voire le rationnement quand cela s’avère nécessaire.
La vie dans ces conditions est extrêmement difficile, l’État accorde donc une prime de 20% sur les salaires de base des soldats de la frontière.
Le long de la frontière, sur 150 km de profondeur, l’armée détient les pouvoirs de police depuis septembre 2004 et lutte contre le crime organisé, les contrebandes, les trafics d’armes et de drogue à destination des grandes métropoles du pays.
Le 4e bataillon de l’aviation de l’armée de terre basé à Manaus ne dispose que de 12 hélicoptères (des Super Pumas et 4 Blackhawks) pour soutenir les troupes basées dans l’immense territoire comprenant les régions d’Amazonie, du Para, Amapa, Roraima, Rondonia et Acre (soit 3 575 956 km² davantage que la superficie de l’Inde).
Vu le coût élevé de l’heure de vol, les appareils ne servent qu’en opérations et non pas au support logistique qui le plus souvent utilise les voies fluviales.
L’armée de l’air est équipée localement de chasseurs Northrop F-5 E (qui ne devraient être retirés du service actif qu’en 2030), de Super-Tucanos A-29, et vient d’acquérir 12 hélicoptères d’attaque russes MI-35 (version à l’exportation du MI-24) dont les premiers viennent d’entrer en service.
La surveillance aérienne de l’Amazonie est confiée au CINDACTA IV (Centre Intégré de Défense Aérienne et de Contrôle du Trafic Aérien), que j’ai eu l’occasion de découvrir en accompagnant les stagiaires de l’École de Guerre.
Le CINDACTA IV gère à lui seul 300 000 mouvements aériens par an sur près de 5 millions de km², soit à peu près 60% du territoire national. Chacun des 4 centres du pays est composé d’un réseau de radars et de stations de télécommunications.
Perspectives autour de la défense de l’Amazonie
Dans les années 1990, le Brésil investit plus de 1,4 milliards de Dollars US pour la mise en place du Système de Protection de l’Amazonie (SIPAM). L’équipement a été fourni par l’entreprise américaine Raytheon et les firmes brésiliennes Embraer et Atech.
L’ensemble qui fut inauguré en juillet 2002 comprend 25 stations radars, 200 stations de mesures hydrologiques, 10 radars météorologiques, 81 stations météorologiques et 14 détecteurs d’impact de foudre. Au sein du CINDACTA IV, il y a distinction entre le trafic aérien et la défense aérienne qui sont localisés dans le même bâtiment mais dans deux salles différentes.
Afin de renforcer encore la protection des frontières en temps réel, le gouvernement brésilien a opté pour le programme SISFRON (Système Intégré de Surveillance des Frontières Terrestres) qui devrait être opérationnel en 2030 et dont le coût s’élèverait à près de 4 milliards d’Euros.
Ce système de collecte d’informations et de traitement de données, le plus grand projet de surveillance frontalière terrestre de la planète » s’intégrera au SIPAM pour renseigner le centre intégré de commandes et contrôle.
Le projet utilisera un réseau de censeurs placés sur la ligne de démarcation ainsi que des radars, des drones, divers systèmes de communications et l’appui des images satellites. Les unités opérationnelles auront ainsi la capacité d’intervenir et de répondre dès la détection des problèmes.
Des embarcations rapides américaines (des Boston Whaler 25 Guardian déjà utilisées au Vietnam), armées de 3 mitrailleuses, équipées de GPS et de sonars, d’une capacité de 12 hommes, sont entrées en service en ce mois d’octobre 2014 dans le cadre du programme SISFRON.
En mai 2013, le ministre de la Défense Celso Amorim présenta au Sénat l’idée de relever graduellement (au cours des dix prochaines années) les crédits de la Défense pour rejoindre la moyenne des BRICS qui s’établit autour de 2,4% du PIB, seul moyen pour que le Brésil puisse peser davantage sur la scène internationale : « la stature du pays au 21e siècle requiert que les Forces armées soient bien équipées pour la protection de notre patrimoine et de nos ressources... Une défense robuste est, selon moi, le complément indispensable d’une politique extérieure pacifique, il n’y aucune contradiction.
Parfois les gens demandent pourquoi un pays pacifique comme le Brésil a besoin d’une défense importante, c’est parce que justement, étant défendus, nous dissuaderons les éventuelles menaces visant notre sécurité et nos ressources ».
L’Amazonie brésilienne se trouve donc plus que jamais au centre des préoccupations de cette immense nation en plein développement.
Lors de son discours du 18 décembre 2013 au Club naval de Brasilia, la présidente Dilma Rousseff insista clairement sur ce fait : « Nous ne déléguons pas notre défense à des tiers. Nous devons être préparés pour affronter toutes les menaces, nous devons être prêts à défendre notre patrimoine dans des régions qui reçoivent traditionnellement notre attention comme c’est le cas pour l’Amazonie. »
Les éventuels agresseurs sont prévenus.
fonte: DiploWeb
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